Au cours de cette réunion, nous avons examiné les positions de la CPU concernant l’évolution des statuts et carrières des enseignants-chercheurs et sur la mastérisation de la formation des enseignants. Je tente une synthèse de ce débat, en transmettant les prises de position qui me sont apparues majoritaires à défaut de complètement consensuelles.
En préalable à tout commentaire sur ces projets, nous souhaitons vivement un symbole gouvernemental fort qui permettrait de rétablir la confiance perdue lors de l’intervention du Président Sarkosy le 22 janvier dernier, ressentie par beaucoup comme insultante pour notre profession.
Nous avons d’autre part remarqué l’implication nouvelle de la CPU, qui a alerté le gouvernement sur les risques présentés par ces projets, et qui s’engage par ses prises de positions. C’est pourquoi nous avons regardé de près celles-ci, et, avec la réserve du préalable ci-dessus, faisons part de nos conclusions:
Concernant le décret sur la mastérisation des filières d’enseignement, nous souscrivons entièrement à la position de la CPU, et notamment à la liste des exigences qu’elle pose. Nous souhaitons bien sûr que le report des délais demandé ne remette pas en cause le travail important entamé dans des conditions difficiles par nos collègues qui ont travaillé sur ce projet, mais soit mis à profit pour le conclure de manière plus sereine.
Concernant le décret sur le statut des enseignants-chercheurs nous notons des propositions qui nous paraissent importantes, notamment la référence fréquente à un cadre national, l’intégration des nouvelles tâches d’enseignement, et l’insistance sur les moyens nécessaires à la révision du décret de 1984. Ce dernier point mériterait même d’apparaitre plus tôt dans le texte de la CPU, et le contexte actuel nous incite à rajouter des précisions ou des gardes-fous sur les propositions de modulation des services, pour le cas où ces moyens ne seraient à la hauteur des nouveaux besoins. A cet effet il serait utile de préciser ce qu’on entend par ”service de base” en précisant le seuil de déclenchement des heures complémentaires. Il ne nous parait pas raisonnable qu’un enseignant-chercheur actif sur ses deux fonctions d’enseignement et de recherche voit son service d’enseignement alourdi au delà des 192htd par ce dispositif, d’autant que au vu de la multiplication des tâches annexes à l’enseignement et à la recherche, 192h eq. TD en 1984 ne sont pas l’équivalent de 192h eq. TD en 2009. Nous nous félicitons que le nombre d’enseignants-chercheurs ayant arrêté toute activité de recherche soit en diminution dans notre université scientifique et craignons qu’une telle mesure ait l’effet inverse.
Enfin, la notion de rapport d’activité ne nous effraie pas (d’autant que nous avons déjà de multiples occasions d’en rédiger), et peut être valorisante, mais il serait nécessaire de préciser les situations où ce rapport serait ”pris en compte”.
Bien que les sujets ne manquent pas, notre discussion n’a pas porté sur les multiples autres chantiers devant nous (décret sur les doctorants, autonomie budgétaire etc…). Nous avons néanmoins souligné une inquiétude apparue du côté des E.P.S.T.: sans entrer dans les considérations de pilotage scientifique, il y a tout lieu de craindre que leur restructuration et intégration sous tutelle universitaire sera accompagnée d’une diminution du potentiel notamment ITA, mettant à nouveau notre université sous pression supplémentaire pour ses besoins en personnel.
Nous avons enfin souligné la nécessité de bénéficier d’un personnel couvrant l’ensemble des besoins universitaires, incluant toutes les catégories d’IATOS.
rédigé par Emmanuel Paul