Projet “L’Université d’Abord” pour la Faculté des Sciences et Ingénierie

Paruda

Projet “L’Université d’Abord” pour la Faculté des Sciences et Ingénierie

Notre association propose des idées et des projets, le texte qui suit
est le résultat de nos réflexions pour la Faculté des Sciences et Ingénierie.
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En novembre prochain nous allons élire le conseil d’administration de la future Faculté des Sciences et Ingénierie (FSI). La présidence de l’université Paul Sabatier a fait adopter en avril dernier les statuts de cette future faculté qui regroupera les quatre UFR, MIG, PCA, SVT, Langues, et la nouvelle école d’ingénieurs interne UPSSITECH. Nous voyons dans ce changement une opportunité pour renouveler les personnes et les idées. Le but de ce texte est de définir des priorités et une méthode de travail qui nous guideraient, si nous avions des responsabilités en tant qu’élus dans ce prochain conseil.

Les interactions entre la recherche et la formation sont l’originalité, et la chance, de l’université, qui est le seul établissement d’enseignement supérieur à proposer une offre de formation en lien direct avec la recherche actuelle. Dans une première partie nous verrons comment la Faculté des Sciences et Ingénierie pourra tirer parti de cet avantage. Nous souhaitons aussi mettre la transmission des savoirs au cœur de la prochaine faculté des sciences : il nous semble que les aspects opérationnels de l’enseignement peuvent être significativement améliorés, l’objectif étant d’augmenter l’attractivité de nos formations. En contrepartie des efforts nécessaires pour atteindre ces objectifs, il nous faudra reconnaître, dans un souci d’équité, à sa juste valeur, le travail de tous les personnels de l’université. C’est ainsi que nous comptons nous appuyer sur la participation et la motivation de chacun.

Vous trouverez sur ce site sles dernières informations sur le projet UdA pour la FSI.

I. Interaction recherche et formation
Cette interaction doit exister à plusieurs niveaux : l’adossement des formations à la recherche, l’implication des chercheurs dans les formations, le fonctionnement des conseils et des commissions.

L’offre de formation de la Faculté des Sciences et Ingénierie est globale et ne peut dissocier les niveaux licence, master, doctorat. La FSI prendra, en particulier, en charge le niveau master en veillant à l’adosser à la recherche. De même, les étudiants en thèse qui le souhaitent doivent pouvoir accéder à une expérience d’enseignement, qui soit une véritable initiation à la pédagogie.

Si les enseignants-chercheurs sont naturellement impliqués dans les formations, nous pensons que tous les chercheurs pourraient être des formateurs. L’université est le lieu où la formation à la recherche se fait par la recherche. Cela se voit particulièrement pendant les thèses ou les stages de master, mais nous pensons que faire intervenir des chercheurs dès la licence peut permettre, en même temps, de démystifier un domaine fascinant pour les étudiants et de renforcer l’attrait de nos formations.

La commission scientifique est sans doute la grande nouveauté institutionnelle des statuts de la Faculté des Sciences et Ingénierie. Rappelons que la FSI reste juridiquement une unité de formation et de recherche. Nous sommes très attachés à ce que l’articulation entre recherche et formation se fasse au niveau du conseil d’administration de la faculté des sciences qui est le seul endroit où les élus de la faculté des sciences pourront exprimer les attentes de tous. C’est au niveau de la commission scientifique que s’exprimeront les représentants des pôles de recherche et ceux des départements d’enseignement. Nous saurons entendre et respecter leurs propositions dans le domaine de l’expertise scientifique et des besoins pédagogiques.

Pour rendre concret ce schéma organisationnel, détaillons la manière dont nous souhaitons que la faculté des sciences gère les demandes de postes. Les laboratoires et les pôles de recherche motiveront leurs choix au sein de la commission scientifique. La commission pédagogique, ayant fait une évaluation sérieuse des recrutements a posteriori sur la base des conséquences pédagogiques de l’historique des recrutements passés, émettra des vœux motivés par les besoins à venir des formations. Fort de l’ensemble de ces avis, le conseil d’administration de la Faculté des Sciences et Ingénierie se préoccupera de la cohérence des demandes et fera part de ses choix aux conseils centraux d’une liste dont le classement n’aura pas vocation à être modifié à ce niveau. Nous pensons qu’une procédure claire où chacun connaît et respecte son niveau de responsabilités, et où l’on discute sur des faits établis, permet des discussions plus sereines et plus efficaces dans un domaine où la prévision pluriannuelle est essentielle.

II. Vers une attractivité encore plus grande
Nos enseignements sont à la pointe du progrès en termes de connaissances, nous devons en être fiers ! Toutefois cela ne suffit pas, dans notre société moderne saturée d’informations de qualité inégale, pour attirer un public. Nous devons apprendre à séduire plus d’étudiants, à être attractifs pour un public légitimement exigeant en termes de débouchés professionnels et de reconnaissance sociale, et être capables de concevoir et d’organiser une diversité de parcours susceptible de répondre aux attentes d’un public lui-même très hétérogène.

Pour y parvenir il nous faut réfléchir dès maintenant à la prochaine habilitation de nos diplômes et nous proposerons quelques lignes directrices dans le prochain paragraphe. Cependant il nous semble aussi important de mettre en avant les problèmes matériels qui masquent, notamment aux nouveaux étudiants et à leurs parents, la qualité de nos formations.

II.1. L’offre de formation
De gros efforts pédagogiques ont déjà été consentis pour rénover nos enseignements : remplacement, dans certaines disciplines, des cours magistraux par des cours et travaux dirigés intégrés, utilisation des TICE, accompagnement de l’étudiant en sont quelques exemples. Nous souhaitons poursuivre ces initiatives: la future Faculté des Sciences et Ingénierie devra aider l’évolution de nos méthodes d’enseignement. Nous devons en particulier continuer à accueillir tous les étudiants qui arrivent à l’université, tout en développant une aide ciblée pour ceux d’entre eux qui présentent des lacunes, et proposer à tous des débouchés professionnels. Cet effort particulier et coûteux doit être réservé à des étudiants motivés par leurs études pour éviter une dispersion inutile de nos moyens. Dans la maquette des formations de licence du plan quinquennal qui vient de débuter, des projets de filière de type « rebondir » sont prévus et nous veillerons à leur donner les moyens nécessaires. Renforcer les liens avec les autres composantes de l’université en améliorant les passerelles faciliterait les réorientations des étudiants. Parallèlement, l’attractivité de nos formations doit être augmentée en permettant à nos meilleurs étudiants d’accéder à des parcours adaptés et donc leur demandant un travail individuel supplémentaire. A ce titre, toute innovation pédagogique susceptible d’attirer un public nouveau dans nos formations et d’irriguer en étudiants motivés nos masters et doctorats sera soutenue.

On constate également que les préférences des étudiants concernant les modes d’apprentissage évoluent : les nouvelles générations semblent apprécier surtout les enseignements pratiques et se détourner des cours théoriques. Pour tenir compte de ces changements, une plus grande part de nos formations devra intégrer des stages (notamment en entreprise) et des projets encadrés. Cela permettra également de réduire le présentiel là où c’est justifié pour gagner des marges de manœuvre au service d’une pédagogie rénovée. De plus, sans vouloir négliger les fondements théoriques dont nous croyons qu’ils sont indispensables à tout enseignement sérieux des sciences, nous réaffirmons notre attachement aux travaux pratiques.

Très récemment le ministère a promulgué des décrets régissant la nouvelle licence. Si sur de nombreux points les universités en sciences, et l’université Paul Sabatier en particulier, ont devancé les désirs du gouvernement, notamment en ce qui concerne le volume horaire des licences, il va falloir adapter nos modalités de contrôle de connaissances à la disparition des notes éliminatoires pour éviter de dévaloriser la nouvelle licence. Pour conclure la question essentielle de la valeur de nos diplômes sur le marché de l’emploi, nous observons avec désapprobation que les textes préliminaires sur le contrat d’objectifs et de moyens qui concernerait la Faculté des Sciences et Ingénierie mentionnent des taux de réussite minima. Nous pensons sur ce sujet que les taux de réussite sont une manière réductrice d’aborder le problème et que nos formations devraient également être évaluées sur les portes qu’elles ouvrent en matière d’emploi et de niveau de rémunération. Pour cela nous voudrions exploiter et diffuser davantage les informations sur l’insertion professionnelle de nos anciens étudiants.

L’internationalisation de nos formations, au travers de cursus joints avec des universités étrangères, de la mobilité étudiante dans le cadre d’ERASMUS ou de la création d’enseignements en langue étrangère, est un chantier ambitieux qui doit renforcer la visibilité de la Faculté des Sciences et Ingénierie. Une réflexion sera conduite avec le département de langues et de gestion pour que l’offre de compléments de formations dans ces domaines soit organisée par des enseignants en nombre suffisant pour encadrer les intervenants extérieurs.

Un défi à relever pour la future faculté est l’intégration harmonieuse de l’UPSSITECH dans l’offre de formation en sciences de l’université Paul Sabatier. Dans ce domaine nous dépendons encore largement des arbitrages de la commission des titres ingénieurs mais nous souhaitons, à la fois, tirer parti de l’immense savoir-faire des enseignants des anciens IUP et offrir de manière pragmatique une offre de formation cohérente en ingénierie sur le campus. L’UPSSITECH est assurément un moyen supplémentaire de renforcer les liens entre la faculté et le tissu industriel régional notamment pour l’insertion professionnelle.

II.2. Les conditions matérielles
Les contenus de nos formations sont essentiels, mais améliorer les conditions dans lesquelles s’effectuent nos enseignements demeure un objectif crucial à atteindre. Il est en particulier urgent d’accueillir les étudiants dans des salles adaptées, par leur nombre et leur équipement, à l’enseignement moderne. Un des objectifs est de proposer à nos étudiants des emplois du temps qui laissent la place nécessaire au travail personnel. Des avancées ont été obtenues récemment en ce qui concerne les salles de travaux pratiques et la rénovation de certains amphithéâtres. Cependant, la disparition temporaire de certaines salles pour cause de rénovation, et les travaux liés à la mise en place du Plan Campus, vont rendre ce travail difficile. Conscients de ces problèmes nous souhaitons cependant être ambitieux pour que nous disposions, de manière souple, de lieux d’enseignements adaptés qui conditionnent la qualité et l’attractivité de nos formations.
L’effort important devra porter sur les salles de travaux dirigés. Leur équipement et leur maintenance doivent être absolument améliorés dans des délais courts. Il est ensuite important de pouvoir protéger ces salles contre les dégradations : cela passera par la généralisation des responsables de bâtiments et la fermeture des salles de cours en dehors des heures d’enseignement. Cela signifie donc d’affecter les moyens suffisants, à la fois budgétaires et humains, à ce problème. Une gestion responsable du potentiel immobilier actuel sera nécessaire : rendre public le plan d’occupation des salles devrait favoriser la prise de conscience par tous les acteurs de nos contraintes. Par ailleurs les besoins réels des usagers, notamment en matière de nettoyage des bâtiments ou en chauffage, devront être pris en compte, tout comme l’aménagement de parcours piétons sur le campus intégrant les habitudes effectives des usagers.

L’accueil des étudiants repose également sur les secrétariats pédagogiques dont nous mesurons tous les jours le travail difficile. Néanmoins les plages d’ouverture de ces secrétariats doivent être adaptées et pour cela il faut que la future faculté des sciences sache rendre ces postes attractifs et montrer notre reconnaissance pour le travail effectué.

Enfin, en ce qui concerne le personnel enseignant, l’histoire récente montre que les flux d’étudiants en première année sont imprévisibles et varient brutalement. Cela impose d’imaginer des structures souples pour encadrer ces jeunes étudiants dans des conditions pédagogiques et matérielles décentes, sans pour autant recruter des personnels spécialisés pour des dizaines d’années alors que les formations à la mode changent après quelques années. Mais il sera important de savoir identifier sur le long terme les variations et adapter en conséquence le potentiel enseignant.

III. Des personnels motivés par leurs tâches
Comme nous l’avons dit en introduction, les changements qu’amène la Faculté des Sciences et Ingénierie nous donnent la possibilité de faire mieux que la simple juxtaposition des anciennes UFR. Nous pourrons partager les bonnes pratiques en nous mettant au service des usagers. Nous pensons que l’introduction de nouvelles habitudes de travail est l’occasion d’éviter la gestion dans l’urgence d’un certain nombre de problèmes récurrents.
Il est également important que les instances de la future Faculté des Sciences et Ingénierie tirent parti de l’expérience des pédagogues de terrain. A ce sujet, les conseils de l’université et la présidence ont adapté à la problématique de l’université Paul Sabatier le décret sur le référentiel des équivalences horaires applicables aux enseignants chercheurs, référentiel qui liste les tâches et cadre la rémunération en heures de service des charges administratives et pédagogiques des personnels enseignants. Nous serons vigilants pour que ces nouvelles règles ne s’ajoutent pas aux contraintes anciennes et ne dissuadent pas nos collègues, loin des conseils, de s’investir efficacement dans la FSI.
Dans le paragraphe qui vient nous allons expliquer les grandes lignes du fonctionnement que nous souhaitons pour la Faculté des Sciences et Ingénierie. Ensuite nous parlerons de nos projets pour favoriser le dialogue entre les diverses catégories de personnels de notre institution. Ce sera pour nous l’occasion d’insister sur la place très importante des BIATOSS dans la future faculté.

III.1. Statuts
Les statuts de la faculté des sciences ont créé au côté du conseil d’administration deux commissions : une commission pédagogique et une commission scientifique. Inventer un fonctionnement du conseil d’administration de la faculté des sciences et des commissions entre elles, mais aussi avec les conseils de l’université et les pôles de recherches nouvellement créés, est un défi essentiel pour tous. Notre principe directeur sera, une fois de plus, de faciliter la vie des chercheurs et enseignants-chercheurs sans ajouter un niveau supplémentaire de prise de décisions dans ce domaine. Nous croyons que cela passe par une répartition stricte des compétences entre l’université Paul Sabatier et la faculté des sciences. Il faudra que l’administration de l’université Paul Sabatier et ses conseils prennent l’habitude de respecter les priorités internes de la future faculté des sciences. Le principal écueil à éviter est celui de la redondance entre les conseils de l’université et les commissions de la faculté des sciences. De ce point de vue nous souhaitons que les futures commissions remplissent un rôle d’expertise vis-à-vis du conseil d’administration de la faculté des sciences, celui-ci devant présenter une synthèse de ses politiques scientifiques et pédagogiques aux conseils de l’université. En retour, les conseils centraux fixent naturellement un cadre et une politique générale qui s’imposent à la FSI.

Un outil important de la communication entre la future faculté des sciences et l’université sera assurément le contrat d’objectifs et de moyens négocié pour 4 ans et révisable chaque année entre la faculté et l’université. A l’intérieur de la faculté, le rôle du conseil d’administration sera de gérer les arbitrages entre disciplines de son périmètre, de fournir des moyens communs aux services interdisciplinaires, d’initier les actions transverses et innovantes. Nous devrons appliquer un principe de subsidiarité qui consistera à répartir les moyens entre les formations puis à déléguer leur gestion aux départements tout en leur fixant un certain nombre de règles.

III.2. Favoriser la proximité dans la Faculté
Du fait de la taille de la faculté, nous devrons être vigilants et combattre l’éloignement entre son administration, ses personnels et ses étudiants. Cela nécessitera un renforcement des administrations locales des départements, qui seront au cœur de la FSI. Par ailleurs la communication interne repose également sur les services transverses de la FSI. Prenons l’exemple du service numérique de proximité. Nous pensons que les départements et les services pédagogiques de la future faculté ont besoin d’un interlocuteur privilégié qui connaisse leurs problèmes particuliers, tout en gardant le contact avec le Pôle de Service Numérique. Par ailleurs il est encore trop tôt pour faire le bilan de cette rentrée mais ce sera une des grandes tâches du futur conseil d’administration de la faculté des sciences de corriger les problèmes éventuels en restant à l’écoute des personnels techniques et administratifs.
En particulier nous pensons que chaque agent de la faculté doit avoir une fiche de poste claire qui détaille ses missions, et qui soit régulièrement actualisée.

Nous nous engageons, en collaboration avec le service des ressources humaines, à avoir une démarche active d’accompagnement à l’évolution des carrières et à la formation de chaque membre de la faculté des sciences. Pour les BIATOSS nous veillerons à rendre publics les classements établis en matière de promotion. Des experts extérieurs à la faculté aideront les commissions compétentes pour ces classements. Les enseignants PRAG et PRCE sont des membres à part entière de la future faculté : c’est sur eux que reposent beaucoup des formations transversales liées aux compétences non disciplinaires. Leur rôle ne se limite cependant pas à ce type de formation, et nous comptons les intégrer dans la commission des personnels à mettre en place dans le futur règlement intérieur de la FSI.

En conclusion nous espérons que ce projet améliorera la vie de l’ensemble des usagers de la Faculté des Sciences et Ingénierie, qu’ils soient étudiants, BIATOSS, enseignants, chercheurs ou enseignants-chercheurs.