Compte-rendu rédigé par Anne-Catherine Prats et Véréna Poinsot.
Information générales
Bilan des élections des étudiants à la Commission Recherche : 1201 inscrits doctorants. 4 candidats. Il n’y a eu que 4 suffrages. Ce taux d’abstention est anormalement élevé.
Nicolas Naudé a obtenu son HDR et quitte la CR (car n’est plus en catégorie C). Il est remplacé par Mme Christine Barraud, MCU à l’IUT Clément ADER, qui travaille dans le domaine microfluidique.
Point 1 : Présentation de Mme Sandrine Malotaux, responsable du consortium Couperin.
Le Consortium Couperin a pour mission de négocier au profit de ses membres les conditions tarifaires d’abonnement aux revues scientifiques ainsi que le numérique pour les étudiants. Il y a un partage des coûts entre les tutelles.
Pour les articles en Open Access il y a deux voies :
La voie verte correspond à un dépôt en archive ouverte. L’article est accessible 6 à 12 mois après publication.
La voie dorée correspond à un accès libre dès publication. Les droits de publication sont payés par l’auteur. Cela pourrait être subventionné par le gouvernement.
La négociation en cours porte sur l’obtention d’un forfait couvrant l’ensemble des publications en open access. Certains pays sont passés à l’open access gold par ce système. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Autriche sont des pays précurseurs de ce modèle auteur-payeur.
En revanche la voie verte n’est pas un succès (le système HAL n’a archivé que 13% des publications en 2016).
Un nouveau modèle est en train d’émerger : ce sont les communautés scientifiques qui détiennent la clé du succès selon leur décision d’y mettre de l’argent. Si on divise le coût des abonnements par le nombre d’articles, on dépense 3800 €/article. Cela fait 7,6 milliards d’euros pour 1,5 à 2 millions d’articles.
Si on obtenait un forfait à 2000 € l’article le budget serait de 4 milliards d’euros donc cela représenterait une économie.
Si on obtenait un forfait à 1200 € par article, on dépenserait moins que ce qu’on a mis en abonnement. Il faut décider nous-mêmes de changer le modèle économique et d’abandonner le système fondé sur les abonnements.
Le Max Planck Institut a opté pour une stratégie de pression sur l’éditeur : deux options lui sont proposées : soit l’éditeur s’engage à des négociations, soit on arrête l’abonnement.
Actuellement la négociation est bloquée avec Elsevier. 200 universités n’ont pas renouvelé leur abonnement. 19 chercheurs cessent leur fonction éditoriale chez Elsevier.
L’objectif est de modifier les flux financiers. Il faut travailler d’abord avec les gros éditeurs. Cela représente une grosse économie de ne plus payer Elsevier (10 M€).
Sci-Hub est un serveur pirate. Il a été fermé mais chaque fois qu’il disparaît il revient quand même. Il permet d’obtenir les pdf de tous les articles mais c’est illégal.
Quatre pays sont engagés dans des accords de modèles inversés. Ils ne payent plus les abonnements mais paient la publication des articles par les chercheurs. Cela ne concerne pas tous les éditeurs. Springer a été le premier à accepter. Royaume-Uni, Pays-Bas, Autriche et Suède sont les pays précurseurs. L’objectif est de faire diminuer les prix pour atteindre une cible de 1500 € l’article. Cela représente 15% de la production scientifique mondiale.
D’autres consortia étudient la question. (Californie, NERL Nord Est des USA, Recteurs d’universités suisses, Japon, Turquie souhaitent rejoindre le modèle allemand).
Il n’y a que le Danemark qui reste à l’ancienne formule.
En France, aucune position n’est prise pour l’instant. Le modèle auteur-payeur existe mais revient cher. Un accord avec EDP Science a été signé en 2017. On a commencé par un petit éditeur et un accord d’une durée de 5 ans : abonnement et publication en Open Access pour 29 revues. Les 10 premières revues en Open access incluent PLoS ONE, Nat Comm, Sci Rep.
Une enquête APC (Author processing charges) est en cours pour 22 universités françaises et 3 établissements, l’Inserm, le CNRS et l’INRA. L’Inserm paie 980 000 € d’APC. En France on est à 70 M€ d’APC.
Est-ce que le coût du reviewing est évalué ? Une étude a été faite en 2010, non réactualisée.
Intervention d’une conseillère : On en assez que tout le boulot soit fait par les chercheurs et que ça nous coûte aussi cher. Les chercheurs ont le sentiment d’être des pigeons.
L’UPS n’est plus abonné à Springer mais l’Inserm, le CNRS et l’INRA le sont.
Le but est d’avoir un impact immédiat. Cet abonnement à 1185 titres coûte 5,2 M€.
Une négociation est en cours pour baisser les tarifs. Un accord de courte durée (2 ans) pour 15% de réduction est demandé.
100% des établissements sont d’accord. Tous les instituts du CNRS se prononcent en faveur de la négociation. En décembre chaque établissement va écrire pour demander la coupure de l’accès au 1er janvier 2018 s’il n’y a pas d’accord.
Question sur la Chine. Quelle est leur démarche ?
C’est le 2ème pays en nombre de publications mais très faibles en citations. Les Chinois ont une politique très agressive, créent beaucoup de revues en Open Access, souvent prédatrices. Le scientifique chinois a une grosse pression pour publier, ce qui génère une inflation.
Ce sont les pays les plus cités qui acceptent de publier en Open Access, la Chine n’est pas encore concernée. Pour les Chinois ce qui compte c’est de publier.
Un conseiller mentionne qu’il faudra que la CR se positionne.
Réponse : pour Springer cela devrait marcher. Pour Elsevier cela risque d’être plus long. Tout le monde est favorable à une position dure.
Un conseillère demande confirmation de la position des organismes ? Est-ce qu’ils y sont tous (IRD, INRIA, CEA…) ? La réponse est OUI.
La question qui se pose est de savoir quelle communauté en écriture et lecture est dépendante de telle ou telle plateforme et éditeur, par exemple la dépendance à Elsevier : il faudrait fournir cette information à la CR régulièrement et que ce soit diffusé aux laboratoires. Que ce soit accessible au moins aux responsables de pôles et faire redescendre cela au niveau des laboratoires.
Point 2 : Appel d’offre manifestations scientifiques 2018
Il y a une dotation de 10000 € à répartir.
La proposition est de se limiter à 10 manifestations internationales : 1000€ par manifestation. On pourra continuer à parrainer les manifestations sans les financer.
Les critères sont : la contribution à ESOF, l’Impact scientifique, la dimension internationale, l’impact sociétal socio-économique, l’implication des jeunes chercheurs, l’inscription dans la stratégie scientifique du site.
Il y 300 demandes de manifestations labellisées ESOF.
Une conseillère fait remarquer que pour les très gros congrès cette dotation sera une goutte d’eau.
AV répond que cela peut être un amorçage. Pour les très gros congrès on donnera juste le label.
Pour éviter de réunir les comités pour 10000 euros, AV se réunira avec les responsables de comités pour faire un pré-tri qui sera ensuite donné à des rapporteurs de la CR.
Point 3 : Structures générant des allocations de retour à l’emploi (ARE).
Il y a une augmentation des ARE depuis 2013, date de passage du système ASSEDIC au système ARE (allocations chomage payées directement par l’Université, 1200 € par mois par personne)
Ce budget se répartit entre différents pôles (et n’est donc pas lié à une discipline scientifique spécifique). Au niveau des pôles la répartition des ARE en 2016 était variable:
BSB : 180 000 €
GEET : 140 000 €
SDM : 260 000 €
SDU2E : 160 000 €
Il n’y a pas de corrélation entre la dotation en contrats doctoraux (CDU) et le montant des ARE.
Par exemple MITT a beaucoup de dotation en CDU et peu d’ARE. C’est l’inverse pour SDM. BSB est dans la moyenne.
Le coût moyen par ARE est variable : pour SDM qui en a beaucoup, la durée est courte (3-4 mois). Pour BSB c’est 6 mois en moyenne.
C’est important de savoir que cela coûte 1200 € par mois à l’UPS pour chaque individu.
En regardant le nombre de contrats par laboratoire c’est variable aussi:
Le LAAS a 230 000 € d’ARE mais a beaucoup de contrats doctoraux. L’IMT a beaucoup de contrats mais peu d’ARE. L’I2MC a beaucoup d’ARE par rapport au nombre de contrats doctoraux. Il n’y a pas de corrélation.
Si on regarde maintenant pour chaque laboratoire les ARE liés aux contrats de recherche (uniquement pour les laboratoire gérés par l’UPS car pour les autres la question ne se pose pas), il y a une bonne corrélation entre les ARE et les nombres de contrats. Les contrats doctoraux génèrent moins d’ARE que les contrats de recherche.
Le coût de l’ARE est fonction du montant des contrats signés. Tous les coûts d’ARE sont supérieurs à ce qu’on prélève en cotisation chômage. Le problème est plus important pour les contrats de recherche que les contrats doctoraux.
Les ARE 2015 et 2016 sont en augmentation pour tous les laboratoires.
Questions/ commentaires :
Que faire ? Doit-on impacter la dotation des laboratoires ? les contrats doctoraux ?
Difficile d’avoir un retour sur les structures d’accompagnement pour trouver un emploi.
Question : Comment font les labos qui ont de bons résultats ?
Comment les labos peuvent-ils faire pression ? On les accompagne mais cela leur sera égal de savoir qu’on aura moins de dotation.
Une explication est que le parcours d’étude des étudiants est variable selon les disciplines. Parfois ils sont déjà capétiens ou agrégés. Donc certains prennent un poste dans le secondaire. C’est le cas notamment en maths.
Pourrait-on mieux informer les étudiants au niveau de l’école doctorale ?
Remarque est faite que l’insertion professionnelle n’est pas prise en compte quand on propose des contrats doctoraux dans les labos.
Point 4 : Validation du règlement intérieur du LGCO.
Ce point est reporté.
Point 5 : Prix « Will Allis Prize for Studies in Ionized Gases » décerné à Leanne Pitchford (LAPLACE).
L. Pitchford a soutenu sa thèse à Dallas en physique atomique et moléculaire en 1976. A fait un Postdoc à Saclay puis dans le Colorado, ensuite à Albuquerque et au Boston GTE Research center. Elle a été recrutée au CNRS en 1989 et est actuellement Emérite.
Ses recherches ont porté sur l’utilisation des Plasmas.
Par exemple la génération d’un plasma à basse température en appliquant un voltage entre deux électrodes. Les électrons sont facilement accélérés par un champ électrique car leur masse est très faible. Dans un plasma froid les électrons sont chauds mais pas les autres particules. Il y a 1012 électrons par cm3.
L’équation de Boltzmann a permis de définir une fonction de distribution de probabilité.
Dans ses débuts, L. Pitchford a travaillé avec le Cray-1 Supercomputer, c’était un des plus gros ordinateurs de l’époque. Il était refroidi avec de l’azote liquide et pouvait faire 7 heures de calculs. Il a permis de trouver une solution numérique à l’équation de Boltzmann.
Son époux est Jean-Pierre Bœuf.
Le site www.lxcat.net donne accès à une base de données et à des outils en ligne.
Cette recherche fondamentale a eu beaucoup d’impact sur des applications.
Point 6 : Concours IGEM 2017 – Kaymeuang Cam (IPBS)
Trois étudiants encadrés par M. Kaymeuang Cam (IPBS) nous présentent leur participation au concours IGEM 2017.
Margaux (M2 expression génique et protéines recombinantes) nous explique l’objet de ce concours. Il s’agit d’un concours international de biologie synthétique avec 300 équipes inscrites. Leur équipe s’est inscrite en janvier. Il y a eu un brain storming de plusieurs mois. Cela a occupé leur M1. Ensuite il a fallu trouver des financements et travailler 3-4 mois en labo durant l’été pour apporter la preuve de concept. Ils ont fait des communications à Exposcience, à la Nuit des Chercheurs, dans des écoles, une conférence à l’Université. Ils ont créé un jeu de cartes : Microbioworld.
Le concours Boston Giant Jamboree dure trois jours à Boston. Depuis plusieurs années l’équipe de Toulouse obtient la médaille d’or.
Théus présente le projet 2017: Croqu’n cholera. Utiliser plusieurs organismes capables de communiquer entre eux. Il justifie le choix du choléra qui reste un problème de santé publique. Le concept est basé sur la production de peptides anti-microbiens.
Vibrio cholera, V. harveyi et un troisième microorganisme (levure Picha pastoris).
Une protéine fluorescente recombinante a été produite chez E-coli durant l’été.
Destinée à déclencher une réaction chez Picha pastoris (levure) qui résulte en la production par Picha d’une protéine active sur V. cholera.
Marie (M2 microbiologie) présente les résultats.
Les prix sont attibués par catégorie. Ils ont concouru à plusieurs prix et ont obtenu les prix « Best information processing process », « best applied design », et ont été nominés dans 6 autres catégories.
La France a la 4ème position au niveau mondial.
Suite à cela il y a un projet de création de start up. Ce projet est réalisé à l’INSA et au LBME.
Point 7: Nomination des directeurs adjoints du GET.
Le Conseil de laboratoire du GET s’est réuni et propose trois noms.
Validation de l’équipe de direction : Unanimité